L’invention de la science – Guillaume Carnino

Guillaume Carnino sur Radio Libertaire pour son livre L’invention de la science.

L’émission « Offensive Sonore » est diffusée un vendredi sur deux sur Radio Libertaire de 21h à 22h30 (89,4 Mhz) en alternance avec « Les amis d’Orwell ».

Émission du 2 octobre 2015, nous recevons Guillaume Carnino (Professeur d’histoire des sciences et techniques à l’université de Compiègne) pour son ouvrage : « L’invention de la science. La nouvelle religion de l’âge industriel ». Le livre propose une enquête historique et généalogique permettant de comprendre pourquoi et comment, en France, à l’heure de la IIIe République, l’idée selon laquelle la science serait garante du vrai, en est venue à être unanimement partagée. Il dévoile les rouages de la carrière de savants comme Louis Pasteur, mais aussi l’histoire de simples artisans et pêcheurs dont les découvertes furent convoitées par les industriels.

Lien mp3 : http://www.b-a-m.org/wp-content/uploads/2015/10/invention-de-la-science.mp3


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L’impérialisme scientifique – Offensive

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trimestriel d’offensive libertaire et sociale

N° 10 – Mai 2006

Dossier : L’impérialisme scientifique (pp. 14-31)

La lutte contre la maladie et la faim est l’alibi de la science contemporaine. Pourtant, son utilité se révèle sous deux aspects. Alliée objective des puissants, elle leur permet de justifier l’état du rapport de domination social par des arguments de nécessité. C’est ainsi que les populations réfractaires au nucléaire se voient qualifiées de «radiophobes». La science remplace depuis deux siècles la divine providence (c’est-à-dire la fatalité) et justifie l’inéluctabilité de l’oppression (mais si, puisqu’on vous dit que l’infériorité du cerveau
féminin est prouvée scientifiquement…).

Loin d’être un pur savoir désincarné, elle est production de connaissances à partir de techniques, ce qui a pour effet de la rendre facilement transposable dans le champ de la production sociale. La science procure un pouvoir énorme de transformation du réel : elle a d’ailleurs créé le monde dans lequel on vit aujourd’hui. Aucunement opposée à la guerre (depuis 1945 au moins), la science est largement produite par et pour des besoins militaires. Ses retombées sont évidemment loin d’être neutres, et une bonne part des artefacts de notre quotidien (ordinateurs, téléphonie, gestion rationalisée des données, etc.) est justement issue de recherches militaires visant la plus pure efficacité

Pour sauvegarder l’avenir de la planète, prévenir de nouvelles guerres ou espérer vivre dans une société libérée, il faut nécessairement en finir avec le délire scientiste et commencer à se réapproprier notre monde et nos modes de vie. Seul l’arrêt de la recherche scientifique et industrielle peut laisser croire en un univers vivable sur le long terme.

SOMMAIRE du dossier

Paradoxe sur la science homicide (extrait de Jules Isaac, La Revue de Paris, 1923) – p. 14
La science, c’est la guerre (interview avec Dominique Pestre) – p. 18
La bombe atomique et vous (extraits de George Orwell, La bombe atomique et vous, 1945) – p. 20
Le mythe de la science pure – Guillaume Carnino – p. 21
Biométrie – Kamo – p. 24
Des crédits, pour quoi faire ? – Comité de libération des intellectuels non gouvernementaux (GLING) – p. 25
Grignoble, mégapole nécrotechnologique – p. 26
La marchandisation de la biologie – p. 28
Quand les scientifiques critiquaient la science – Bertrand Louart – p. 30

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L’emprise technologique – Offensive

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trimestriel d’offensive libertaire et sociale

N° 3 – Été 2004

Dossier : L’emprise technologique (pp. 13-30)

« Le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain, le moulin à vapeur vous donnera la société avec le capitaliste industriel », écrivait déjà Marx dans sa « Misère de la philosophie ». La technique n’est pas, contrairement à ce que l’on nous rabâche chaque jour, un phénomène neutre et contrôlé. D’une part elle induit des valeurs, des comportements, et donc des fonctionnements sociaux; d’autre part elle échappe souvent au contrôle des humains qui l’ont développée initialement.

L’apparition de la technique est concomitante de celle de l’être humain : les deux naissent simultanément. Elle n’est donc pas le pur produit de l’humain, mais ce qui le définit aussi. Dès lors, son emprise sur nos sociétés est déterminante. À un certain système technique correspondra une forme particulière d’organisation sociale. À l’état actuel des technologies correspond la forme contemporaine du capitalisme mondialisé. La technique, en lien avec la science moderne, forme un système qui nous dissout un peu plus chaque jour. Bien que l’ère atomique, et avec elle la possibilité d’un anéantissement de l’humanité, soit largement entamée, l’emprise technologique va toujours grandissante.

La technique n’est ni neutre, ni maîtrisée sur le long terme. Tout comme les dimensions politiques, économiques ou sexuelles de nos sociétés nous déterminent, sont mises en causes et bouleversées par nos luttes, la part technique grandissante de nos vies doit être interpellée, questionnée et battue en brèche pour que le péril technologique conjugué au péril écologique nous guettant soit refoulé. Au côté des luttes anticapitalistes, antipatriarcales, antiautoritaires… doit se mener un combat antitechnicien pour faire reculer faire reculer l’emprise technoscientifique sur nos vies.

SOMMAIRE du dossier

Le mythe de la neutralité – Pirouli – p. 14
Technologie et société industrielle – Bertrand Louart – p. 16
Le contrôle numérique (extrait de David Noble « Forces of production ») – p. 18
L’impérialisme technologique – Gildas – 19
L’enjeu du siècle ? – Menyou – p. 20
Les critiques de la technique – Pirouli – p. 22
Sciences et pouvoirs (entretien avec Isabelle Stengers) – p. 24
No future ? – Pirouli et Menyou – p. 28
Pour un nouveau rapport aux objets techniques – Leila – p. 30

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